Conférence du Mardi 12 décembre 2017 à 14h30

Au musée Public National Cirta deConstantine.

« LE TOMBEAU DIT DE MASSINISSA »

présentée par : Hocine TAOUTAOU

Docteur en archéologie de l’université de Paris I. Panthéon-Sorbonne

Ingénieur en Architecture de l’université de Constantine

Maitre de recherche au CNRPAH

 

Résumé

Le tombeau dit de Massinissa  se dresse sur une colline située à l’est de la commune du Khroub.  Il domine le croisement des routes romaines Cirta-Theveste et Calama- Sitifis (fig. 1). Il a été signalé pour la première fois  par les voyageurs et les explorateurs occidentaux qui ont visité Constantine dans la première moitié du  XVIIIe siècle et durant les dix premières années de la  colonisation. Il est aussitôt identifié à un monument funéraire punique, alors qu’il était en état de ruine. Pour découvrir la chambre funéraire, il subit deux tentatives commanditées par l’administration française, la première en 1862 et la deuxième en 1915. La première tentative a échoué, mais elle a permis de faire des découvertes dans les tranchées ouvertes à l’occasion, autour de la structure conservée. Elle a permis aussi de réaliser le premier dessin de restitution de la structure effondrée. La deuxième tentative fut fructueuse. On réussit,  après que l’on a démonté la structure conservée, à dégager un caveau abritant des urnes funéraires et des objets personnels du défunt.  Le responsable de cette mission,   l’architecte Bonnel, l’attribua à Massinissa. L’opération de démantèlement  a été décidée en vue d’une reconstruction et une restauration ultérieure. Ces travaux ont été réalisés quinze ans après, en 1929, et ont duré jusqu’en  1933.  Par la suite, il suscita l’intérêt des historiens et des archéologues, qui commençaient à s’interroger sur les ossements et le mobilier trouvé dans son caveau funéraire, sa  forme initiale, son style architectural et sa symbolique, la date de sa construction, et la cause qui a provoqué sa destruction. La plupart de ces questions ont été résolues grâce aux études monographiques et les travaux de synthèses effectués durant la deuxième moitié du XXe siècle sur les monuments funéraires des deux mondes, grec et romain. La datation par le C14 du mobilier funéraire et l’examen anthropologiques des ossements effectués par le musée de Bonn en 1979 a apporté plus de précision concernant l’identité du défunt et la date de construction de son tombeau. Notre communication fait le point sur les réponses apportées à toutes ces questions posées et sur les résultats de notre étude de terrain que nous avons réalisée  dans le cadre des études du Centre des Recherches Préhistoriques, Anthropologique et Historiques  (CNRPAH), auquel j’appartiens.