Conférence : du 29 11 2017 au musée Public National Cirta de Constantine


"MOUVEMENTS DES POPULATIONS DU PLEISTOCENE FINAL ET HOLOCENE A TRAVERS L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE ET SAHARIENNE"

 

 

 

Par Dr. Iddir AMARA

Institut d’archéologie – Alger II

Associé CNRS – UMR 7055

 

Résumé :

 

Les mouvements de populations depuis le pléistocène final et l’holocène (20 000-9 000 cal BC) à travers l’Afrique septentrionale et saharienne et la fixation de ce thème autour de l’évolution du climat ont été soulignés dans les derniers travaux de Nicole Petit-Maire. Elle mit son énergie à défendre ce thème avec ses équipes multidisciplinaires du CNRS. Ses résultats sahariens autour des régions lacustres (1978,1983) démontrent l’adaptation comportementale comme réponse face aux bouleversements climatiques qui en font l’intérêt. La reconnaissance de populations méchtoïdes (cro-magnoïdes) au Sahara méridional dès l’Holocène ancien soulève le problème de leur territoire d’origine. Se situe-t-il en régions méditerranéennes ou ailleurs ?

Durant l’optimum climatique holocène (9000-5000 cal BC) des conditions environnementales se sont misent en place, favorable à la réapparition des biodiversités, aux migrations des faunes de grands Mammifères et des hommes. Sur ces territoires septentrionaux sahariens irrigués par de grands fleuves (Saoura, Igharghar, Tafessasset, .), couverts de lacs (Bassins de Tidikelt, de Taoudeni) attractifs, les populations holocènes mises au jour à travers leurs installations et leurs nécropoles préhistoriques confirment l’absence de hiatus anthropologique avec les régions méditerranéennes. Or, si au nord coexistaient dès la fin du Pléistocène final et durant l’Holocène deux ensembles anthropologiques méchtoïdes et proto-méditerranéen (ou non-cro-magnoïde), en régions saharienne et saharo-sahélienne les populations sont diverses : méchtoïdes, mélanodermes et non cro-magnoïdes. Sur ces vastes territoires elles paraissent isolées, inféodées au contexte lacustre, non conservatrices d’ancestrales traditions matérielles, culturelles, ayant dû s’adapter aux conditions climatiques fluctuantes, aux ressources disponibles, pour pratiquer presque toutes une économie mixte, aléatoire, fondée sur la pêche, la chasse, des collectes, un élevage d’appoint et parfois des pratiques agricoles.

 

Pour ces populations sahariennes méchtoïdes, aux évidences phylogénétiques diagnostiquées en des lieux différents, durant l’Holocène, ont elles gardés en mémoire la dimension méditerranéenne et le souvenir ayant façonné leurs comportements qui puissent être invoqué comme étant un vecteur d’une identité collective ?

 

Mots-clés : Populations, mouvements, Holocène, optimum climatique, Afrique saharienne.